Si les grosses cloches se trouvent généralement dans les clochers d'édifices religieux, dans les clochetons de bâtiments civils publics (cloches d'horloge monumentale sur les mairies, les gares, les écoles...) ou au sein d'édifices divers (cloches de carillon), on peut trouver des cloches de taille généralement plus modeste dans d'autres lieux.
Dans la plupart des cas, il s'agit de cloches en bronze mises en volée (en mouvement) à l'aide d'une cordelette ou d'une chaîne, tout comme les cloches de chapelle sonnées à la corde.
Selon la réglementation maritime, les navires d'une longueur supérieure à vingt mètres doivent être pourvus d'une cloche en sus d'un sifflet (ceux d'une longueur supérieure à cent mètres doivent disposer en plus d'un gong ou d'une cloche dont la tonalité est différente de celle de la première cloche). La cloche de la proue (avant du navire) est la plus grande et a un son grave, celle de la poupe a un son plus léger afin que l'équipage puise les distinguer.
Le son de la cloche rythme la vie à bord et il y a tout un code sonore à respecter pour que le signal soit compris. Une corde (la seule « corde » sur un navire) est reliée au battant de la cloche, mais ce peut être un autre dispositif mécanique. Même les sous-marins à propulsion nucléaire comportent une cloche en bronze ! En cas d'avarie, cela permet aussi de signaler la présence du navire perdu dans la brume.
La cloche de navire comporte généralement le nom gravé du navire ; c'est souvent un moyen d'identification des épaves lorsque les peintures de la coque ou sur d'autres parties ont disparu. La cloche de navire la plus célèbre est sans doute celle de La Lutine, actuellement hébergée dans le hall de la compagnie anglaise d'assurance maritime, la Lloyds, et qui sonne à chaque fois qu'un navire fait naufrage.
Pour annoncer l'arrivée du train à proximité d'un passage à niveau d'une route, ou pour écarter les bêtes en liberté qui pouvaient se trouver sur la voie, au milieu des grands espaces, les locomotives à vapeur qui circulaient en Amérique du Nord étaient dotées d'une cloche qui était actionnée par le chauffeur. Les locomotrices modernes disposent maintenant d'autres types d'avertisseur sonore. D'autres véhicules, dans certains pays ou à certaines époques, disposent d'une cloche comme avertisseur sonore : les véhicules d'incendie, les tramways.
La cloche est parfois utilisée comme instrument de percussion par certains musiciens romantiques ou contemporains. Les grandes salles d'opéra ou de concert ont souvent un ensemble de plusieurs grosses cloches pour pouvoir jouer les pièces de ces musiciens. (A titre d'exemples, citons Le Roi d'Ys d'Edouard Lalo, Rigoletto de Verdi, Boris Goudounov de Moussorski, Symphonie fantastique de Berlioz.) L'instrumentarium d'Alain Kremski comporte un portique imposant d'une cinquantaine de cloches.
On désigne généralement par « clarine » ou « sono » une clochette en bronze, munie d'un petit battant mobile, attachée par un collier en cuir ou en bois au cou d'une vache, d'un mouton, d'une chèvre... On parle de « sonnaille » ou de « toupin » lorsque la clochette est faite d'une tôle en fer brasée ; la technique de fabrication est alors très différente, mais l'usage est le même que celle de la clarine. Les animaux portent des clarines surtout dans les zones de pacage ou de transhumance, dans les lieux où la prairie n'est pas close par une clôture.
Le son généré par l'agitation de la clochette sert à repérer l'endroit où se trouve le troupeau ou une bête isolée. Dans les périodes de transhumance, le son des clochettes portées par les bêtes en tête du troupeau contribue à stimuler la progression du troupeau. Les grelots jouent un rôle similaire aux clarines ou aux sonnailles.
Autrefois et dans de nombreuses régions, on attachait une clochette ou un collier de grelots au cou des chevaux ou des ânes qui étaient attelés (ou un subrejoug à clochette sur les bœufs d'attelage en Midi-Pyrénées). Les chiens d'arrêt portent aussi une clochette pour que les chasseurs suivent leur progression.
Ces clochettes ecclésiastiques se rencontrent en Bretagne, en Irlande, en Ecosse, au Pays de Galles et ont été produites entre le VIIIe et le Xe siècle. Elles ont une taille et une forme assez proche des clarines ou des sonnailles que l'on pend au cou des animaux. Elles sont généralement associées à la vie d'un saint évangélisateur et l'on prête à certaines de ces reliques des vertus miraculeuses. On peut supposer que les moines allaient de villages en villages et agitaient leur clochette pour faire venir les habitants avant de prêcher la bonne parole. Dans la statuaire, il est courant de représenter saint Antoine le Grand (IIIe s.) avec son Tau dans une main et une clochette dans l'autre.
Ces sonnettes peuvent être une simple clochette à manche mais, souvent, elles sont constituées d'un ensemble de trois ou quatre clochettes ou timbres reliées à une poignée. Cet instrument sert à marquer les temps forts de la messe catholique. Les lecteurs d'Alphonse Daudet se souviendront du célèbre « drelindin din !... drelindin din !... » dans Les Trois Messes basses. (Voir aussi, parmi les cloches d'appel, la cloche de sacristie ou la cloche de chœur ainsi que l'article sur les rouets liturgiques.)
Les échilles sont des clochettes à manche en bois que le sacristain sonnait gravement pendant les processions en les soulevant alternativement par-dessus ses épaules. Cet usage de la clochette pour les enterrements est très ancien puisqu'il est mentionné par Diodore de Sicile à l'occasion de la sépulture d'Alexandre le Grand en 323 avant notre ère (elles sont désignées sous le terme de tintinnabula). On peut voir aussi sur la tapisserie dite de la Reine Mathilde à Bayeux quatre « clocheteurs des trépassés » (ou « recommandeurs des morts ») qui accompagnent le défunt. En Normandie subsistent encore les « charitons » avec leurs « tintenelles ». Ces « Frères de Charité » interviennent bénévolement et jouent un rôle similaire à celui des services des pompes funèbres. Le « tintenellier », revêtu du costume traditionnel, ouvre le chemin et annonce par le balancement des tintenelles le passage du cortège funèbre.
Autrefois (on en parle dans la Bible) et jusqu'à une époque où la lèpre sévissait en Europe, les lépreux étaient tenus à l'écart ; ils portaient sur eux une clochette qu'ils devaient brandir et faire tintinnabuler en criant « impur, impur » pour que les gens s'écartent à leur passage.
Les marchands ambulants autrefois utilisaient une clochette qu'ils agitaient de leur main pour signaler leur arrivée et attirer les chalands. On peut encore entendre quelquefois, dans les rues de Paris, la clochette d'un rare rémouleur qui subsiste. Au Maroc, les « porteurs d'eau » sont encore équipés d'une clochette qu'ils agitent pour indiquer leur présence et proposer à boire.
Les clochettes ou sonnettes de table, qui permettent d'appeler un serviteur, étaient déjà répandues au Moyen Age dans de nombreux pays d'Europe. Leur usage se développe alors que le nombre de plus ou plus restreint de domestiques ne leur permet plus de stationner dans la salle à manger. Ces pièces d'orfèvrerie étaient finement décorées et pouvaient être en métal précieux, mais il en existe en cristal ou en porcelaine fine. Les sonnettes italiennes du XVIe siècle sont particulièrement recherchées par les collectionneurs. La clochette à manche est aussi utilisée dans les magasins par les caissières pour appeler un chef ou encore... par le président de l'Assemblée nationale pour rétablir l'ordre.
Selon les régions, on parle aussi de « roue de fortune », de « rouelle », de « rouet liturgique », de « roue à carillon », « roue de saint Martin » ou encore de « rotler ». De telles roues existaient déjà au Moyen Age.
Fixé sur l'un des murs du sanctuaire à quelques mètres de hauteur, le rouet est constitué par un noyau central relié par des rayons ou un panneau ajouré à un cercle de bois ou métallique de 0,50 à 2 mètres de diamètre, garni de sept à vingt-quatre clochettes, voire plus dans certains pays étrangers. Un axe traversant le noyau se termine par une partie coudée qui fait fonction de manivelle. L'extrémité de celle-ci est reliée à une cordelette pour être actionnée du bas par un sacristain ou un enfant de chœur. On en rencontre encore en Bretagne, en Savoie (vallée de la Haute Tarentaise), en Bourgogne, dans le Cantal, dans le Roussillon... mais aussi en Allemagne, en Espagne, au Portugal...
Ces roues à clochettes sont tournées au moment de l'Elévation mais aussi lors du départ des processions, d'un mariage ou seulement lors de la Semaine sainte, jouant un rôle similaire à celui de la sonnette de messe. Certaines roues, comme celle de la chapelle Notre-Dame de Confort, en Bretagne, sont tournées pour accompagner les prières en vue de la guérison d'un enfant ayant des troubles de la parole.
Extrait du rapport Les Roues à clochettes encore existantes en France, Charles Fabre et Eric Sutter, publié par la Société française de Campanologie (SFC), février 2011 (document PDF, 28 ko)
La basilique est un titre honorifique donné par le pape à une église, à un sanctuaire ou à une cathédrale où l’on vient spécialement en pèlerinage, on en dénombre aujourd’hui 1802 dans le monde et 173 en France. Ces églises ont le droit d’arborer deux insignes (attributs ou emblèmes) mobiles : le « pavillon » (une sorte de parasol jaune et rouge à moitié ouvert) et le « tintinnabule » ou « clochette de basilique » dont le rôle est d’annoncer l’arrivée de la procession.
Un tintinnabulum est constitué d’une clochette suspendue au centre d’un encadrement en bois ou en métal décoré ou ornementé (appelé beffroi) lui-même supporté par un long manche ou hampe de façon à le porter en procession. En France, la majorité de ces tintinnabules date du XIXe et XXe siècle ; leur style esthétique est très variable allant de la production d’une pièce unique réalisée par un atelier d’orfèvrerie ou de sculpteurs, surtout au XIXe siècle, à l’œuvre beaucoup plus populaire ou naïve comme certaines réalisées dans les dernières années du XXe siècle et débuts du XXIe siècle. La clochette est toujours simple voire fruste et peu musicale.
Il s’agit d’un instrument de musique militaire, à percussion (idiophone), en cuivre, équipé de plusieurs clochettes ou grelots, également appelé bonnet chinois ou pavillon chinois ou bumbulum ; il faisait partie de l’orchestre des janissaires turcs (d’où la présence fréquente d’un croissant) qui ont suscité l'engouement européen pour la musique ottomane à la fin du XVIIIe siècle. Á tel point qu’il fut adopté par les armées britanniques, belges, françaises... Il tomba en désuétude au cours du XIXe siècle dans nombre de régiments, sauf exception. Actuellement, l’instrument est encore en usage dans la Légion étrangère, qui l’a orné de deux queues de cheval. Il complète aussi la formation de la Nouba (1er Régiment de tirailleurs d’Epinal). On peut en trouver quelques exemplaires, la plupart étant du XIXe siècle, dans plusieurs musées français (dont le musée de l’Armée et le Musée de la Musique à Paris).