Ailleurs que dans le clocher

Si les grosses cloches se trouvent généralement dans les clochers d'édifices religieux, dans les clochetons de bâtiments civils publics (cloches d'horloge monumentale sur les mairies, les gares, les écoles...) ou au sein d'édifices divers (cloches de carillon), on peut trouver des cloches de taille généralement plus modeste dans d'autres lieux.

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Chèvre et sa sonnaille (A.-M. Sutter)

Au cou des bêtes

On désigne généralement par « clarine » ou « sono » une clochette en bronze, munie d'un petit battant mobile, attachée par un collier en cuir ou en bois au cou d'une vache, d'un mouton, d'une chèvre... On parle de « sonnaille » ou de « toupin » lorsque la clochette est faite d'une tôle en fer brasée ; la technique de fabrication est alors très différente, mais l'usage est le même que celle de la clarine. Les animaux portent des clarines surtout dans les zones de pacage ou de transhumance, dans les lieux où la prairie n'est pas close par une clôture.

Le son généré par l'agitation de la clochette sert à repérer l'endroit où se trouve le troupeau ou une bête isolée. Dans les périodes de transhumance, le son des clochettes portées par les bêtes en tête du troupeau contribue à stimuler la progression du troupeau. Les grelots jouent un rôle similaire aux clarines ou aux sonnailles. Cheval équipé d'un collier à grelots (A.-M. Sutter)

Autrefois et dans de nombreuses régions, on attachait une clochette ou un collier de grelots au cou des chevaux ou des ânes qui étaient attelés (ou un subrejoug à clochette sur les bœufs d'attelage en Midi-Pyrénées). Les chiens d'arrêt portent aussi une clochette pour que les chasseurs suivent leur progression.

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Les clochettes à main (ou à manche)

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Les roues à clochettes

Rouet liturgique de Montalba-Amélie-les-Bains (66, cliché J. Vanara)

Selon les régions, on parle aussi de « roue de fortune », de « rouelle », de « rouet liturgique », de « roue à carillon », « roue de saint Martin » ou encore de « rotler ». De telles roues existaient déjà au Moyen Age.

Fixé sur l'un des murs du sanctuaire à quelques mètres de hauteur, le rouet est constitué par un noyau central relié par des rayons ou un panneau ajouré à un cercle de bois ou métallique de 0,50 à 2 mètres de diamètre, garni de sept à vingt-quatre clochettes, voire plus dans certains pays étrangers. Un axe traversant le noyau se termine par une partie coudée qui fait fonction de manivelle. L'extrémité de celle-ci est reliée à une cordelette pour être actionnée du bas par un sacristain ou un enfant de chœur. On en rencontre encore en Bretagne, en Savoie (vallée de la Haute Tarentaise), en Bourgogne, dans le Cantal, dans le Roussillon... mais aussi en Allemagne, en Espagne, au Portugal...

Ces roues à clochettes sont tournées au moment de l'Elévation mais aussi lors du départ des processions, d'un mariage ou seulement lors de la Semaine sainte, jouant un rôle similaire à celui de la sonnette de messe. Certaines roues, comme celle de la chapelle Notre-Dame de Confort, en Bretagne, sont tournées pour accompagner les prières en vue de la guérison d'un enfant ayant des troubles de la parole.

Extrait du rapport Les Roues à clochettes encore existantes en France, Charles Fabre et Eric Sutter, publié par la Société française de Campanologie (SFC), février 2011 (document PDF, 28 ko)

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Pavillon de basilique

Les tintinnabules, insignes des basiliques

La basilique est un titre honorifique donné par le pape à une église, à un sanctuaire ou à une cathédrale où l’on vient spécialement en pèlerinage, on en dénombre aujourd’hui 1802 dans le monde et 173 en France. Ces églises ont le droit d’arborer deux insignes (attributs ou emblèmes) mobiles : le « pavillon » (une sorte de parasol jaune et rouge à moitié ouvert) et le « tintinnabule » ou « clochette de basilique » dont le rôle est d’annoncer l’arrivée de la procession.

Un tintinnabulum est constitué d’une clochette suspendue au centre d’un encadrement en bois ou en métal décoré ou ornementé (appelé beffroi) lui-même supporté par un long manche ou hampe de façon à le porter en procession. En France, la majorité de ces tintinnabules date du XIXe et XXe siècle ; leur style esthétique est très variable allant de la production d’une pièce unique réalisée par un atelier d’orfèvrerie ou de sculpteurs, surtout au XIXe siècle, à l’œuvre beaucoup plus populaire ou naïve comme certaines réalisées dans les dernières années du XXe siècle et débuts du XXIe siècle. La clochette est toujours simple voire fruste et peu musicale.

Tintinnabulum de basilique Tintinnabulum de basilique Tintinnabulum de basilique

Chapeau chinois

Le chapeau chinois

Il s’agit d’un instrument de musique militaire, à percussion (idiophone), en cuivre, équipé de plusieurs clochettes ou grelots, également appelé bonnet chinois ou pavillon chinois ou bumbulum ; il faisait partie de l’orchestre des janissaires turcs (d’où la présence fréquente d’un croissant) qui ont suscité l'engouement européen pour la musique ottomane à la fin du XVIIIe siècle. Á tel point qu’il fut adopté par les armées britanniques, belges, françaises... Il tomba en désuétude au cours du XIXe siècle dans nombre de régiments, sauf exception. Actuellement, l’instrument est encore en usage dans la Légion étrangère, qui l’a orné de deux queues de cheval. Il complète aussi la formation de la Nouba (1er Régiment de tirailleurs d’Epinal). On peut en trouver quelques exemplaires, la plupart étant du XIXe siècle, dans plusieurs musées français (dont le musée de l’Armée et le Musée de la Musique à Paris).

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